La découverte, au IXème siècle, des reliques de Saint Jacques le Majeur, en Galice, déclenche un pèlerinage au siècle suivant. Ce n'est qu'à partir du XIIème siècle que ce pèlerinage prend une importance considérable. Les pèlerins, porteurs de la célèbre coquille, partaient de Belgique et autres pays du nord de la France pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle.
Les pèlerins allaient à Saint Martin de Pessac, petite chapelle au milieu des champs. Cette paroisse a un balcon sur la route de Bayonne où passent les pèlerins. Elle y établit un reposoir qui ne tarde pas à devenir Notre Dame de Bardanac ou Bardenac, (l'actuel relais de Compostelle). Là s'arrêtent les pèlerins, après avoir marqué un arrêt à la Croix de Saint Genès. L'établissement de l'époque n'était pas celui que nous connaissons aujourd'hui qui ne date que des XVIIème et XVIIIème siècles.
Vue de l'arrière du bâtiment Prieuré de Bardanac Vue de la façade
Il comprenait une salle à feu, une grange avec de la paille pour dormir et une salle commune d'hôpital pour cinq lits réservés à des visiteurs ne couchant pas sur la paille. Nous ne savons pas s'il précéda ou fut contemporain du premier hôpital-prieuré de Cayac dans Gradignan dont les vestiges actuels sont postérieurs au XIIème siècle.
Après les chênaies de Talence, c'est à dire Notre Dame de Bardanac, que les pèlerins prenaient contact avec la terre de lande de Pessac.
Que reste-t-il du concret de cette époque ? Des bâtiments, des sarcophages sous le parking du relais gastronomique actuel, les restes des pèlerins qui ont arrêté ici leur pèlerinage et leur vie.
Doit-on espérer qu'un jour d'importantes fouilles dans l'église Saint Martin de Pessac dévoileront peut-être la trace des pèlerins de Saint Jacques s'y étant rendus de Bardanac à travers bois et champs?
Détails de l'architecture intérieure
Le prieuré de Bardanac figure sur la liste des immeubles protégés au titre de la législation sur les monuments historiques par arrêté du 26 novembre 1998
Le prieuré de Bardanac : situation fin des années 1990
Le 26 novembre 1998, le Préfet de la Région Aquitaine, a inscrit sur 1’inventaire supplémentaire des monuments historiques, l’ancien logis du prieuré et le porche coiffé de son pavillon. Pour nous riverains, cette décision allait permettre de préserver ces témoins si précieux pour notre histoire régionale….
Le savoir se perd avec celui qui néglige de le transmettre. » Romain Guilleaumes
Mais les habitants du quartier restent vigilants et inquiets de l’état de délabrement du site lancent une pétition qui permettra le classement en tant que Monument historique obtenu à l’arraché le 6 janvier 1999
Extrait de la lettre de Mlle Pascal,habitante du quartier, en 1996, au Premier Ministre, Alain Juppé.
« Votre voiture pénètre dans le relais en passant sous un porche. Je dirai la poterne, car tel était bien le cas jadis. Une porte de défense, en chêne massif, cloutée, énorme, fermait l’entrée. Elle existait il y a peu d’années encore, je l’ai connue.
Au-dessus le belvédère (l’actuel pigeonnier) était une tourelle pour monter la garde, surveiller les alentours, car la lucarne percée dans la toiture d’ardoise permettait de porter le regard assez loin pour annoncer le voyageur ou l’éventuel agresseur.
En mettant pied-à-terre, vous foulez l’ancien cimetière des pèlerins (sarcophages en profondeur très probablement) et vous vous trouvez ainsi face à l’inscription qui porte la date de 1585.
Si vous n’êtes pas effrayé par les ronces, vous vous engagerez sur la droite du bâtiment où vous admirerez, en façade, la fenêtre à meneau.
Gardez que votre pied ne glisse dans les caves remplies d’eau d’où partaient jadis les souterrains qui rejoignaient les autres parties de ce vaste domaine de Bardanac et les reliaient à plusieurs châteaux des environs, reliés eux-mêmes entre eux par d’autres voies souterraines qui passaient sous la Garonne pour se perdre au loin.
Mais, le plus sage est sans doute de prendre à gauche, de traverser le jardinet semi-circulaire, et vous voilà, face à l’entrée du Prieuré, avec le vestibule en arc en anse de panier, peut être l’antichambre de la grande salle capitulaire. Pénétrons à gauche dans la cuisine ; au fond de la salle se trouve une cheminée de dimensions réduites, flanquée de deux corbeaux moyenâgeux qui soutenaient jadis le linteau de la cheminée monumentale.
A droite, s’ouvre dans le mur une simple niche, pour le profane, qui n’est autre que l’ouverture d’un ancien four à pain qui se prolongeait jadis dans l’actuel jardin.
A gauche était creusée une fenêtre en partie murée dont l’intérieur garde l’ébrasement profond des fenêtres médiévales. Un impôt, à la révolution, frappait les ouvertures qui se sont faites plus rares. L’escalier en bois, dont la rampe n’est pas sans intérêt, nous conduit à l’étage. Dans l’une des anciennes cellules monacales, deux banquettes de pierre, d’époques différentes, se font face dans l’ébrasement de la fenêtre à meneau.
Dans la pièce du fond, nous découvrons une porte en accolade (XV ème siècle) avec un appareillage de chaînage monumental.
Plus loin, dans la partie qui vient de brûler récemment, des corbeaux renaissance qui soutiennent les voûtes et les poutres sont identiques à ceux que l’on peut voir dans la tour Michel de Montaigne.
Il ne faut pas se laisser impressionner par ce dernier incendie qui n’a, somme toute, que très peu endommagé l’édifice. Nombreuses sont les poutres solides. Vous remarquerez les poutrelles à terre qui sont des branches d’arbre revêtues encore de leur écorce (dont on ne les débarrassait pas jadis).
N’oublions pas qu’il y a six ans, le Prieuré servait encore au logement. »
Madame Pascal
Dépendances et vestiges :
Bardanac a laissé son nom à un moulin situé sur l’Eau Bourde, dépendant de son fief sur la paroisse de Villenave- d’Ornon et dans un quartier de Talence sous la forme du « Petit Bardanac » et que l’on trouvait encore sur les plans du cadastre de 1811 et 1830 à l’emplacement du domaine et château du Breuil (actuelle Maison de retraite publique Gardères) rue du Château.
Le moulin, après avoir fourni la farine aux religieux du prieuré et à leurs pèlerins a connu bien d’autres propriétaires avant d’actionner une scierie pendant plus de quarante ans (1926 -1967), puis l’atelier d’un tourneur sur bois de 1967 à 1970. Il a été démoli au mois de juin 1975.
(Magnant :Villenave-d’Ornon - Cinq mille ans d’Histoire) 2000.
Nous ne savons pas si quelques-uns des nombreux ornements de la chapelle furent sauvés, seuls deux de ses tambours de colonnes cannelées ont survécu après avoir servi de support de pressoir à raisin; ils sont de nos jours conservés dans une propriété privée Château Chauvin à Langoiran.
Du cimetière, il reste un fragment de cuve de sarcophage qui après avoir été utilisé comme abreuvoir fut découpé pour devenir un banc; sous cette forme, il vécut des jours heureux sous un tilleul du parc.
Sa quiétude fut troublée ces dernières années et il est fort menacé maintenant.
Info sur Le Bijou:
Conclusion
courant de l’année 1995, des travaux de rénovation ont lieu dans l’ancien hôpital. Située dans la partie droite du porche, en entrant, cette partie est aujourd’hui dédiée aux cuisines du restaurant et à la brasserie St Jacques pour le rez-de-chaussée et à un appartement de cinq pièces en locatif au1er étage. Le pas-de-porte sur la rue autrefois occupé par un réparateur de cycles jusqu’à la fin des années 1970, est à l’enseigne d’un chauffagiste jusqu’à ce jour d'août 1997, le restaurant situé dans les anciennes écuries, cuvier et communs, brûle à son tour. Il réouvrira, une fois rénové, en août 1999.
La fin du XXe siècle verra de nombreux bouleversements sur le site de Bardanac.
Le prieuré de Bardanac en 2014 Le prieuré de Bardanac de nos jours
La Voie de Tours, permet aux pèlerins de rejoindre les Pyrénées à Saint-Jean-Pied-de-Port. Le départ de Paris est fixé à la Tour St Jacques, ancien clocher de l’église St Jacques–de-la-Boucherie.
Ensuite elle suit le cheminement des pèlerins du Moyen-âge qui, utilisant les voies de communication existantes, allaient vénérer les reliques de Saint-Martin à Tours, et de Saint-Seurin à Bordeaux
Déja connu sous Charlemagne le prieuré de Bardanac devient l’hôpital de Bardanac, puis Notre Dame de Bardanac. Après sa défaite devant Saragosse et la débâcle de Roncevaux, Charlemagne s’arrête près de l’hôpital de Bardanac pour y soigner ses blessés. L’établissement de l’époque n’était pas celui que nous connaissons aujourd’hui. Il comprenait une salle à feu, une grange avec de la paille pour y dormir et une salle commune d’hôpital. 1328, notre Dame de Bardanac connaît une plus grande renommée auprès des fidèles En 1464, Louis XI crée la poste royale et Notre Dame de Bardanac devient le Relais de Compostelle .
Ce domaine de la Burthe couvert de vignes appartenait aux moines : soit à ceux de Cayac soit à ceux de Bardanac Les vignes des jésuites :En 1626,le château Haut Brana appartenait à la maison noble de Bel-Air (actuel Pape Clément) .En 1695, cette pièce de vigne appartenait au fief des Jésuites du Prieuré Sainte-Marie de Bardanac à Pessac.
Cayac,initialement composé d'une église, d'un hôpital et d'un cimetière où étaient enterrés les religieux et les pèlerins morts d'épuisement ou de maladie. De l'autre côté de la voie se trouvent le logement des frères hospitaliers et les dépendances (chai, cuvier, écurie, poulailler, grange et moulin à farine). Une voûte existait probablement entre les deux parties permettant l'accueil des pèlerins et servant aussi aux hospitalisés afin qu'ils puissent suivre les cérémonies religieuses
Un ancien de la Paillère témoigne :
Madame Catherine Tuvalle, première présidente du quartier de Compostelle, raconte :
Monsieur Georges. Cessy, un ancien, véritable mémoire du quartier, m'a souvent raconté la vie du quartier de La Paillère-Compostelle :
Jusqu'en 1950, les fermes, les champs et les troupeaux régnaient sur notre quartier, qui va commencer à perdre sa vocation rurale.
Une grosse maison bourgeoise se dressait là où se trouve la Faculté d'Histoire-Géographie.
Pour pouvoir construire l'université,
d'abord celle des Sciences de 1956 à 1968,
puis celle des Lettres en 1965,
Les fermiers et les habitants
ont été expropriés.
Notre quartier va commencer à perdre sa vocation rurale.
Certains ont accepté les terrains proposés avenue de la Paillère.
La dernière ferme avec troupeaux et champs (cressonnières) a été vendue en 1990 en appartements, ses champs ayant été lotis par la STIMO (Bouygues), actuellement les Maisons de Pessac Village de France.
Avec la construction de la Faculté a également commencé la construction des immeubles de Compostelle.
Là encore, ce n'étaient que des champs et des vignes où les bordelais- dont la famille Rothschild-venaient pique-niquer le dimanche assis sur des grandes couvertures en prenant de l'eau au puits de Monsieur Cessy.
Le chemin de la Paillère avec ses fossés et son cadre champêtre s'est transformé dans les années 1980 pour devenir l'avenue passante que nous connaissons maintenant.
Pour être entendus par leur maire, les habitants entre les deux guerres et après étaient regroupés en association de quartier. Monsieur Cessy se souvient avoir fait du porte à porte pour vendre des cartes d'adhérents.
En 1988, je rejoins le comité de quartier Chiquet-Fontaudin, invitée par son président, Monsieur Jacques Clémens : réunion mensuelle dans une salle de Fontaudin, en gascon la fontaine du grand chêne chez les soeurs de la Congrégation de Saint-Joseph.
Mêmes soucis : le campus, la circulation, le tout-à-l'égout !!!!!
En février 1992, notre quartier vole de ses propres ailes.
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